Traversée par deux cours d'eau qui y confluent, la Ville de Lyon en tire avantage depuis l'Antiquité. Source de vie, de plaisirs aquatiques, et voie de commerce et transport, l'eau est omniprésente. « Entre Rhône et Saône », le festival de l'eau, a été organisé à Lyon du 30 juin au 2 juillet 2023. Ce fut l'occasion L'occasion pour les Lyonnais de renouer avec l'histoire de leurs fleuves.
Si Lugdunum fut la capitale des Gaules, ses voies de communication maritimes en furent pour quelque chose. Les impétueux Saône et Rhône, Rhône et Saône, contribuèrent bien évidemment au développement de la cité, et son ancrage territoriale. Son commerce et son agriculture, notamment les vignobles – tous historiques, souvent prestigieux parfois méconnus – longeant ces voies navigables. La navigation de plaisance, au rythme doux, offre à l'obtention de ton permis bateau des découvertes particulières.
5 OCEANS Lyon au fil de l'eau t'accompagne de manière plus historique. Le Lugdunum historique rayonne, évidemment, sur sa province, sur sa région. Entre eaux et vins, Lyon jouit d'une aura particulière en termes de gestion des flux.
Lyon, un pont territorial
Sans ses deux cours d’eau, Lyon ne serait pas celle que l’on connaît aujourd’hui. Le premier blason de Lyon, avant l'animal éponyme, était un pont. « Et plus précisément, celui du Change, aujourd’hui détruit, qui reliait la place éponyme à Saint-Nizier », retrace Pierre-Jean Souriac, maître de conférences en histoire moderne à l’université Jean Moulin, et coauteur de l’ouvrage Nouvelle histoire de Lyon et de la métropole (Privat). Bien que simple rivière, la Saône est longtemps restée reine dans la constitution de la ville, n’en déplaise à son comparse, le fleuve Rhône, qui peut s’enorgueillir de sa largeur… et de son impétuosité. Indomptable jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il débordait fréquemment sur les terres de la Tête d’Or et de Guillotière, mais sa présence a offert à la cité de réelles opportunités pour le commerce, « Lyon étant, avec Valence, l’unique endroit où l’on pouvait jadis traverser le Rhône », précise Pierre-Jean Souriac.
En effet, jusqu'au siècle des grands changements, « les crues balaient les vallées montagnardes (Isère) et les inondations submergent régulièrement des plaines comme celles de l’Ill, de la Garonne, du Rhône dans la région lyonnaise, etc. L’eau est non seulement un obstacle à la mise en culture et à l’installation de l’habitat, mais c’est aussi une barrière pour la circulation et souvent un foyer d’épidémie avec la fameuse "fièvre des marais" ».
Les conséquences du défrichement sur l’écoulement de l’eau. « L’abattage de la forêt feuillue, laquelle joue le rôle de surface évaporante, entraîne généralement une remontrée de la nappe phréatique. Elle peut compromettre les premiers labours et les premières récoltes si on ne creuse pas immédiatement des fossés à la périphérie des champs. »
Les aménagements récents
Lyon était, et demeure, cette ville autant viaduc qu'aqueduc. À la fois contraignante et source de richesse, les cours d'eau façonnèrent la Capitale des Gaules. Après l’aménagement des quais du Rhône, en 2007, permettant d’écarter les voitures des bas-ports pour faire refleurir les flâneries d’antan, les rives de Saône ont à leur tour bénéficié, dès 2013, d’une transformation au long cours (50 kilomètres au total). L’occasion d’y faire (re)naître pléthore d’activités en y amarrant péniches festives, pontons et petits ports de plaisance permettant de pratiquer l’aviron, le canoë ou la voile.
Une vie sur l’eau qui bat son plein l’été, mais ne s’évanouit pas le froid venu comme en témoigne la fameuse « traversée de Lyon à la nage » (avec palmes) qui a lieu chaque hiver et rassemble les plus téméraires. Une vraie particularité locale et un amour de l’eau que la mairie écologiste a voulu ancrer plus solidement encore avec le festival Entre Rhône et Saône. « Par le passé, beaucoup d’activités avaient lieu sur et autour des cours d’eau, mais cette pratique s’est perdue. C’est pourquoi nous avons pensé le festival comme un rendez-vous populaire, familial et écologique », affirme Audrey Hénocque, première adjointe à la Ville de Lyon. Avec ce nouveau point d’attache entre Lyonnais et cours d’eau, petits et grands pourront découvrir de multiples activités nautiques et aquatiques. Joutes, courses de kayak, mais aussi bals dansants au sein de guinguettes éphémères érigées au niveau de l’île Barbe et entre le pont de la Guillotière et le pont Wilson. Non loin de là, la fantastique Mâchecroute fera revivre la légende oubliée de ce dragon des crues que l’on imaginait tapi dans les profondeurs du Rhône.
Également, des actions de sensibilisation et de dépollution auront également lieu : « Le festival est l’occasion de s’interroger sur la manière de protéger l’eau et l’écosystème de nos cours d’eau qui possèdent une grande biodiversité », explique Audrey Hénocque.
5 OCEANS Lyon au fil de l'eau, ici, n'est qu'une toute petite ébauche de l'historique de la capitale des Gaules. D'autres informations, d'autres détails, d'autres anecdotes, d'autres précisions historiques viendront. Toutes les grandes villes se construisirent autour de cours d'eau stratégiques. Ce rôle de pivot territorial est primordial.
Extraits de l'entretien de À la lyonnaise avec Laurence Cerclier - directrice d'exploitation des Bateaux lyonnais.
Quel est le rapport des Lyonnais à l’eau ?
Je pense que nous avons tous un rapport différent, mais il est clair que le Rhône et la Saône ont construit la ville et sont un repère pour les Lyonnaises et les Lyonnais. Par exemple, la numérotation des rues découle de la proximité et du sens de l’eau. Sur nos bateaux, nous retrouvons beaucoup de Lyonnais qui sont fiers de faire découvrir leur ville depuis le fleuve quand ils ont des invités de passage. Il est vrai que l’embellissement de la ville est flagrant depuis l’eau, sans compter que grâce aux aménagements des quais, nous avons de bas-ports propices aux flâneries.
Quel lien personnel entretenez-vous avec cet élément ?
Il est très fort puisqu’il rythme mon quotidien. Chaque matin, je vois le soleil se lever sur la Saône depuis mon bureau et le spectacle est grandiose. L’eau est une matière vivante, ses reflets fluctuent au gré du vent, de la couleur du ciel. Et son débit n’est jamais le même. Sans compter la richesse de la faune qui peuple les rivages : cormorans, poules d’eau, hérons ou même ragondins.
Pourquoi Lyon se dévoile différemment au fil de l’eau ?
Car la lecture paysagère est totalement différente. Plus bas sur l’eau, la vue porte différemment. On avance à 12 km/h, un mode de transport doux qui permet de prendre le temps de voir les choses. Par exemple, je suis toujours très frappée par la verdure présente en ville, notamment sur la colline de Fourvière. Il y a peu, j’ai découvert qu’elle était entretenue par des chèvres au-dessus de Saint-Georges.
Plutôt Rhône ou plutôt Saône ?
Les deux mon capitaine ! La pente du Rhône est plus inclinée, son débit plus fort et son eau bleutée vient des montagnes. La Saône coule plus lentement et vient des plaines. Sa couleur émeraude vire au marron lorsqu’elle est agitée. Quand on observe une vue aérienne de la Confluence, on voit que les eaux ne se mélangent pas tout de suite. Chacune possède sa personnalité !
L'histoire de Lugdunum se définit, aussi, par le Rhône et la Saône. Lyon au fil de l'eau raconte son histoire multiséculaire. Nous y reviendrons au fur et à mesure. 5 OCEANS Lyon ne peut que t'encourager à (re)découvrir Lyon et son aire d'influence par le bateau. Par la navigation de plaisance.
5 OCEANS, c’est un groupe de permis bateau dans toute la France, avec des moniteurs expérimentés, capitaines de la marine marchande, un esprit d’entrepreneur, une réactivité et du professionnalisme plein les mains. Une équipe à ton écoute.
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